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Anciens élèves de l'Ecole Technique Aéronautique de Toulouse
ETA

Bernard K. 60-65
Anecdotes sur des vols d'essai du Concorde

Bernard

Bernard à la place du copilote sur le premier vol de l'ATR72
Vous noterez son air malicieux, on serait tenté de penser
qu'il a calé le cadran mal ajusté de l'altimètre avec un bout d'allumette .......
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Introduction

Bernard Kamps, ancien de la (très) excellente Promotion 60-65, n'est pas tombé par hasard dans le métier.
Après avoir sévi en temps qu'appelé à Rochefort chez les soldats militaires, il a embrassé la carrière de Mécanicien navigant d'essai puis de pilote (et éventuellement copilote) ....
Son caractère calme et réfléchi le prédisposait particulièrement à ce type d'activité dans lequel tout n'est pas toujours simple et il faut la plupart du temps faire face à des situations non prévues "dans les livres" (ce qui n'enlève rien à l'incertitude d'autres métiers qui n'ont pas à résoudre que des "cas d'école") ...
Il a bien voulu nous relater quelques expériences de vols d'essai sur Concorde.

peur

Cette première anecdote relatera un vol d'essai destiné à tester le comportement de l'appareil avec train sorti à grande vitesse.
Une figure de vol possible, mais un peu "limite".
Nous ne vous racontons pas la suite, mais il y a quelques années auparavant (beaucoup) et dans un autre lieu (!), cela eut valu une bonne réprimande dans le bureau de qui vous savez, et une privation de sortie (consigne) pendant trois semaines.
Fort heureusement le patron, magnanime, n'a pas retenu le prix de la casse sur les salaires de l'équipage ......

Un vol d'essai de l'avion Concorde N°1 de série

Petit glossaire pour ceux qui ont séché les cours du soir .....
Avion : Aéroplane
5000' : 5000 pieds
Dérapage : Voler en "crabe"
250 kts : 250 milles marins par heure (fallait pas perdre Waterloo !)
Arbre de noël : se dit d'un panneau avec voyants tout allumés, utilisé aussi en informatique (prévoir quelques angoisses ...)

Book

Anecdote prophétique (ou prophétie anecdotique)......

Dans le courant de l'année scolaire 64-65, un émissaire-recruteur d'une grande compagnie française de transport aérien était venu dans l'école dans le but de faire de la "retape".....(.......une nourriture saine et abondante [roulement de tambour], une solde régulière [roulement de tambour]...)
A la suite d'un long exposé dont je n'ai rien retenu, ne me sentant pas concerné (à tord), il a terminé par une longue liste des appareils en service sur lesquels ils serait possible de voler, il a terminé son énumération par " ..... et peut être sur Concorde !...."
Nous étions à la veille de la sortie des premiers prototypes ....

Concorde, essais des entrées d'air au delà de Mach2 (Mis en ligne 12/2022)

Des essais effectués pour les raisons qu'on va lire au Maroc sur l'aéroport de Casablanca.
Relation très technique mais cependant clairement expliquée, nous en rendrons grâce à Bernard, l'anecdote se termine par des "aventures" non prévues mais qui marquent les souvenirs professionnels et en font la saveur ......

N.D.L.R (et sous sa responsabilité) : Si à l'époque les techniques de digitalisation des informations (ainsi que les simulations informatiques) existent, elles n'en sont qu'au début, et si l'aérodynamique est une science "exacte" (?), il n'en demeure pas moins que de nombreux essais sont encore nécessaires avec les aléas inévitables (donc les risques) auxquels il faut toujours s'attendre.
Il faudra patienter encore quelques années pour réduire cette composante aléatoire des études aéronautiques (donc les coûts en vies humaines et accessoirement en matériels).
Nous n'épiloguerons pas plus sur ce sujet si ce n'est qu'à cette occasion nous aurons une pensée pour les personnels navigants qui ont "fait le job".

Au sujet de la vitesse évoquée ci-dessus de Mach 2.12, un article extrait d'une page du net : https://www.concordereference.fr/valery-giscard-destaing-champion-du-monde-de-vitesse-sur-avion-de-ligne-a-mach-2-12
de Pierre Dudal, pilote d'essai C.E.V et C.D.B Concorde à Air France.
Intitulé "Valery Giscard D'estaing à Mach 2.12"

Essai 1976

Pour les ignares (ceux qui ont raté l'agrégation d'aurtograffe) qui ne savent pas ce qu'est un "pompage moteur", voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pompage_(a%C3%A9rodynamique)
C'est quand même simple non ???

Concorde, essai de montée en altitude (Mis en ligne 08/2023)

Bernard, en tant que Mécanicien navigant d'essais a participé a l'essai de montée destiné à savoir jusqu'à quelle altitude l'appareil pouvait atteindre et ..... redescendre en un seul morceau (second objectif implicite non communiqué clairement dans l'ordre de mission !).
Il était accompagné de la crème des navigants (du beau monde, du personnel sensible embarqué sur le même avion ????).

Nous ne dévoierons pas la réponse à la question, mais ferons seulement quelques remarques simplistes dictées par la méconnaissance du sujet.
Si on confond les sous-ensembles critiques et non critiques (i.e ceux dont la défaillance peut occasionner ou non la perte de l'aéronef !), on ne peut que se souvenir que le M.T.B.F (*) de l'ensemble est au mieux inférieur au plus petit des M.T.B.F de chaque sous-ensemble.
Vision pessimiste que nous nous serions bien gardé de communiquer avant cet essai.

Quoiqu'il en soit on ne peut qu'éprouver un sentiment d'admiration pour ces personnels, dont la modestie est paradoxale, qui savaient occulter la part d'impondérable dans l'exercice de leur métier.

(*) M.T.B.F = Mean Time Between Failure - Suite à un calcul statistique "Espace de temps de bon fonctionnement entre deux pannes" ! (un peu comme lorsque vous achetez une machine à laver avec un vendeur trop sympathique, vous vous précipitez dans l'heure qui suit pour faire brûler des cierges ...

Pour terminer, une petite révision qui rentre dans le cadre de l'anecdote, jamais inutile, que nous a communiquée Charlie professionnellement préoccupé par le niveau culturel des lecteurs, nous l'en remercierons.......

"Le nombre G (ou g) traduit l'intensité de la pesanteur (souvenir scolaire g = 9,81 m/s2 au niveau du sol, autre expression g = 9,81 N/kg).
Quand un avion décrit une descente suivie d'une montée (il effectue une "ressource"), la concavité de la trajectoire tournée vers le haut provoque une augmentation de la pesanteur pour tout ce qui se trouve dans l'avion : g augmente (d'où l'expression "le pilote encaisse des g", la combinaison anti-g doit comprimer les jambes pour éviter que le sang s'y amasse en quittant le haut du corps... dont le cerveau!) Au contraire si l'avion monte puis descend, la concavité de la trajectoire tournée vers le bas provoque que diminution de la pesanteur pour tout ce qui se trouve dans l'avion : g diminue. En choisissant une trajectoire parabolique on peut arriver à g = 0 pour l'entraînement des futurs cosmonautes : les passagers sont en apesanteur, ils "flottent" dans la cabine. Si g devient négatif les passagers sont "collés au plafond"... ou retenus par la ceinture sur leur siège et leur estomac se vide par le haut...
Dans le texte, après la montée le pilote doit mettre Concorde en vol horizontal : la concavité est tournée vers le bas, donc g diminue : l'objectif est de maintenir le facteur de charge à 0,5 G mais dans l'essai il va descendre jusqu'à 0,2 G, frôlant l'apesanteur, problématique notamment pour le pompage du carburant..."

Trêve de billevesées, voyons tout de suite ce que raconte Bernard ....

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